Faites-vous partie de ces 30 % de français qui n'osent pas quitter le bureau avant 18h ? Glassdoor vient de publier une nouvelle étude sur le présentéisme en France.
La culture des horaires à rallonge, encore bien présente en France
« Tu pars à 18h, tu as pris ton après-midi ? » Cette mauvaise blague, malheureusement bien connue dans certains secteurs comme la publicité ou la finance, en dit long sur la culture du travail en France. Arriver tôt et partir tard ; les longues heures de présence au bureau semblent toujours être la norme en France. Selon une nouvelle enquête Glassdoor, une personne interrogée sur quatre (28 %) se sent gêné d’être le/la dernièr(e) arrivé(e) au bureau. 30 % des personnes interrogées affirment qu’il est mal vu de quitter le bureau avant 18 h. Enfin, une personne sur quatre (26 %) admet être déjà resté au bureau sans être efficace, juste pour être bien vu. « Les Français partent avec un sérieux handicap : la culture managériale française valorise le présentéisme beaucoup plus que celle d'autres pays européens, comme le Danemark ou l'Allemagne. Les horaires à rallonge sont encore de mise en France, où les salariés sont encore nombreux à tenter de prouver leur motivation en arrivant tôt au bureau, et surtout en partant tard » explique Marie Mure-Ravaud, Experte de la Communauté Glassdoor en France.
Le télétravail gagne du terrain, mais non sans crainte
Depuis quelques années, la flexibilité au travail gagne du terrain et la pratique du télétravail entre peu à peu dans les moeurs. Ainsi, selon une étude Ifop, le télétravail est désormais pratiqué par 29 % des salariés du secteur privé. Et les français télétravailleurs en redemandent. Toujours selon la même étude Ifop, huit travailleurs sur dix se disent satisfaits ou très satisfaits de ce mode d’organisation du travail. Pourtant certains salariés français semblent encore craindre que le télétravail ne nuise à leur image et à leur carrière, puisque selon l’étude Glassdoor, un employé interrogé sur six (16 %) pense qu’il est important d’être vu à son poste de travail par ses collègues et son manager.
Quand liberté rime avec efficacité
Imposer des horaires fixes garantit-il de meilleures performances ? L’étude Glassdoor semble suggérer le contraire. En fait, un employé interrogé sur cinq (19 %) avoue travailler sur des tâches personnelles pour faire passer le temps au bureau. Au contraire, plus d’une personne sur quatre (27 %) pense pouvoir être plus efficace si on lui donnait plus de liberté pour travailler à distance et si ses horaires étaient plus flexibles (26 %). Et quid de la semaine de 4 jours ? Selon l’enquête Glassdoor, 28 % des personnes interrogées affirment pouvoir être tout aussi efficace en travaillant quatre jours par semaine, au lieu des cinq jours réglementaires.
Est-ce bientôt la fin du présentéisme en France ? « Il existe de nombreuses raisons de penser que la tendance du présentéisme entame son déclin en France. Avec l’avènement du télétravail, les équipes sont de plus en plus éclatées géographiquement. Le management devient asynchrone. Dans ce contexte, la présence au bureau ne peut plus être un indicateur de motivation des collaborateurs. Les entreprises doivent apprendre à évaluer leurs employés sur leurs résultats et comprendre que même s’ils ne sont pas sous leurs yeux, ils travaillent quand même, et souvent même mieux ! » explique Marie Mure-Ravaud.
Méthodologie : cette enquête a été menée sur le site glassdoor.fr en recueillant les réponses de 766 utilisateurs basés en France à un questionnaire en ligne entre le 1er août 2019 et le 6 septembre 2019.