Dans son best seller “Je pense trop”, l’écrivaine et psychothérapeute Christelle Petitcolin amène une conclusion saisissante : le doute serait synonyme d’intelligence. Selon elle, les personnes qui ne doutent jamais, celles qui semblent les plus sûres d’elles et qui sont donc les plus susceptibles de se retrouver aux postes à responsabilités, ne sont généralement pas les plus talentueuses.
Comment se fait-il donc que certaines personnes doutent plus que d’autres ? De tout, d’abord, mais aussi et très souvent d’elles mêmes. En entreprise, le fait de douter de ses propres compétences et capacités, du fait d’être à la hauteur par rapport aux autres porte un nom : le syndrome de l’imposteur.
Handicapant pour beaucoup, il contraint ceux qui le subissent à ne jamais trop évoluer professionnellement. Et pour cause, ces personnes pensent qu’elles ne le méritent tout simplement pas. À tort !
Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, voyons comment vous pouvez surmonter ce syndrome de l’imposteur qui vous gâche la vie.
Sommaire
Le syndrome de l’imposteur, c’est quoi au juste ?
“Personne qui trompe par de fausses apparences, qui se fait passer pour quelqu'un d'autre.” Telle est la définition que donne le dictionnaire Larousse au terme “imposteur”.
Je ne sais pas si, comme moi, vous avez dans votre entreprise ce collègue qui se met régulièrement en avant, parle plus fort que les autres, pense toujours avoir les meilleures idées au point que les autres n’ont pas vraiment leur mot à dire.
Si ce collègue est potentiellement un véritable imposteur au sens propre du terme, n’étant certainement pas le super-héro qu’il prétend être, son comportement révèle en fait l’inverse syndrôme du même nom qui peut se définir de la façon suivante : propension à se trouver incompétent, moins bon que les autres ou pas à sa place dans l’entreprise / sur son poste de travail.
Il est donc grand temps de rétablir les rôles. De remettre le vrai imposteur, celui qui ne doute de rien, à sa place. Et la personne talentueuse, sans nul doute vous, à la sienne.
Voyons maintenant à travers un petit test, inspiré de l’Échelle de Clance, si vous faites partie de ces personnes atteintes par le syndrôme de l’imposteur.
Êtes-vous concerné par le syndrome de l’imposteur au travail ?
Le syndrôme de l’imposteur, vous l’avez compris, c’est cette faculté que vous avez à vous remettre sans cesse en question et à douter de votre légitimité au travail. Vous pensez que la place que vous occupez n’est pas méritée. Dans le pire des cas, certains travailleurs pourtant acharnés se considèrent comme des “tire-au-flan” alors même qu’ils sont beaucoup plus efficaces et investis que les autres.
Ceci étant dit, découvrez maintenant si vous êtes atteint de ce fameux syndrôme de l’imposteur au travail.
Vous êtes potentiellement atteint du syndrome de l’imposteur en entreprise si :
- Vous attribuez beaucoup trop souvent vos succès à des causes ou personnes extérieures. Cela peut se traduire par un excès de modestie et une difficulté à reconnaître vos succès.
- Vous avez une faible estime de vous qui se traduit par la banalisation de vos accomplissements professionnels.
- Vous êtes extrêmement exigeants envers vous-même. Le perfectionnisme est votre obsession première et vous amène à mettre en doute le bien fondé de tous vos faits et gestes.
- Vous surinvestissez le lien avec vos collègues pour tenter de justifier votre travail. Cela peut se traduire par un excès de zèle qui, même si votre travail est correctement effectué, peut devenir suspicieux.
- Vous faites tout pour éviter d’être au centre des attentions, de peur que l’on découvre votre incompétence (qui n’est évidemment pas fondée). Vous pouvez même en venir à commettre quelques maladresses pour vous auto-convaincre de ne pas être à la hauteur, et ainsi entretenir ce cercle vicieux.
- Vous doutez sans cesse d’être la personne faite pour les responsabilités que l’on vous a données. Dans certains cas, vous pouvez même refuser une mission de peur de ne pas pouvoir l’honorer (alors que vous êtes potentiellement la personne la plus compétente).
Si vous rencontrez régulièrement l’une de ces situations dans le cadre de votre travail, vous êtes sans nul doute concerné par le syndrôme de l’imposteur. Pas de panique !
D’une part, il ne s’agit pas d’une maladie, juste d’un mécanisme psychique que près de 70% des gens ont déjà rencontré dans leur vie. D’autre part, il est totalement possible de sortir de ce mal-être qui pourrit très certainement déjà votre vie professionnelle.
Voyons donc maintenant comment se défaire du syndrôme de l’imposteur.
Comment vous défaire du syndrome de l’imposteur ?
Connaissez-vous la série du moment ? Elle s’appelle “En thérapie”, et elle est accessible gratuitement sur Arte. Si je vous parle de cette série, c’est que les personnages dont il est question engagent tous un travail sur eux-mêmes pour lutter contre les petites (et plus grosses) embûches de la vie.
Le syndrôme de l’imposteur fait évidemment partie de ces embûches que beaucoup rencontrent, au travail ou ailleurs. Se faire accompagner par un thérapeute compétent s’avère être la meilleure solution qui soit pour identifier les ressorts psychologiques, probablement liés à votre passé ou votre éducation, qui vous ont mené à avoir si peu confiance en vous et vos capacités.
Quelques séances suffisent généralement à restaurer votre légitimité et à pouvoir, enfin, vous affirmer comme le professionnel bien ancré à la place qu’il mérite.
Si vous n’êtes pas tout à fait prêt à passer la porte du psy (bien que nous en ventions les bienfaits pour tous), voici quelques conseils à appliquer dès à présent pour lutter contre votre syndrôme de l’imposteur :
- Vous recevez un compliment, un retour positif ou autre phrase gentille ? Prenez-en acte et repensez-y avant de dormir. Ce sera votre petite satisfaction du jour, et ça fait du bien.
- Le droit à l’erreur est de plus en plus reconnu comme une valeur forte en entreprise. Et c’est tant mieux, car tout le monde en fait ! Acceptez donc de faire partie de la grande famille humaine avec son lot d’imperfections et d’erreurs.
- En entreprise, les jeux de domination, voire de manipulation, sont courants. Mon seul conseil : n’acceptez que ce qui est de votre ressort. Chacun a un rôle bien défini. Il est donc hors de question de porter d’autres responsabilités que les vôtres sur vos épaules. N’hésitez pas à relire notre article “Comment se prémunir des manipulateurs au travail”.
- Dans la même veine, il est évidemment inutile de se comparer aux autres. Chacun est différent et, si vous êtes atteint par le syndrôme de l’imposteur, vous allez de nouveau être tenté de vous dévaloriser. Rappel utile donc : vous n’êtes pas plus bête qu’un autre.
- Et si vous notiez en plus de tout ça les points qui chez vous font souvent la différence ? Je parle de vos talents, ceux pour lesquels on vous complimente souvent. Vous en avez forcément. Alors plutôt que de ruminer sur des choses qui vous dévalorisent, dépensez cette énergie à identifier vos points forts !
En résumé...
Trop penser, trop douter et tout remettre en question, en commençant par soi-même, est en fait synonyme d’intelligence. Le syndrôme de l’imposteur, c’est justement tout ce qui gâche la vie de ceux qui ne se sentent pas à la hauteur dans leur vie professionnelle ou privée.
S’en défaire est aussi simple que de chercher à comprendre ce qui vous a mené à si peu de confiance en vous. Pour cela, adoptez une routine positive pour mettre en avant ce qui vous rend unique et, pour aller encore plus vite et plus loin, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un thérapeute compétent.
Il est grand temps de prendre conscience de votre valeur et de reprendre la place qui vous est dûe. Tel votre héro d’enfance préféré, vous êtes désormais prêt à aller “Vers l’infini et au-delà !”.
On vous souhaite beaucoup de succès dans cette nouvelle aventure.