Aides à l’embauche, prime de bienvenue, welcome bonus ou golden hello… autant de termes qui désignent des aides financières destinées à favoriser le recrutement.
À qui s’adressent-elles ? Combien pouvez-vous toucher ? Comment les demander ? Comment les négocier ?
On vous explique la marche à suivre pour en bénéficier, selon que vous soyez candidat ou employeur.
Sommaire
- Aide à l’embauche, prime de bienvenue : de quoi parle-t-on ?
- La prime de bienvenue : définition
- Qui peut négocier une prime de bienvenue ?
- Prime de bienvenue, combien je peux toucher ?
- Comment bien négocier sa prime de bienvenue ?
- L’aide à l’embauche, qu’est-ce que c’est ?
- Aide à l’embauche : pour qui ?
- Aide à l’embauche : quelles sont les modalités de versement ?
- Quelles sont les démarches à effectuer ?
- Peut-on encore bénéficier de l'aide à l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans ?
- Quelles autres aides à l’embauche pour les employeurs ?
Aide à l’embauche, prime de bienvenue : de quoi parle-t-on ?
Prime de bienvenue et aides à l’embauche sont des aides financières mises en place pour réduire les tensions de recrutement, c’est-à-dire, pour favoriser les embauches dans des secteurs qui peinent à recruter.
Lisez la première partie de cet article pour découvrir les avantages de la prime de bienvenue et comment la négocier auprès de votre employeur.
Dans la seconde partie, nous détaillons les différentes aides à l’embauche mises en place par le gouvernement pour 2022 et comment les obtenir.
La prime de bienvenue : définition
La prime de bienvenue (ou welcome bonus, ou encore golden hello) est une somme d’argent offerte par l’employeur à un candidat pour l’inciter à signer son contrat d’embauche.
Cette méthode vise à favoriser les embauches dans des secteurs en tension.
Ce welcome bonus s’ajoute aux avantages accordés par les employeurs afin d’attirer les meilleurs profils (organisation flexible, télétravail, semaine de 4 jours, intéressement au capital de l’entreprise…).
Courante dans les pays anglo-saxons, cette tendance arrive dans l’Hexagone depuis 2018-2019, dans un marché de l’emploi en pénurie de candidats.
Qui peut négocier une prime de bienvenue ?
La prime de bienvenue est un avantage à négocier. Elle concerne surtout les profils les plus qualifiés : experts, cadres supérieurs, dirigeants…
Vous aurez plus de chances d’obtenir une prime de bienvenue si vous faites partie d’un de ces 5 profils :
- Vous êtes un top expert : parce que tout le monde veut un numéro 10 dans son équipe (voir ci-dessous pour le montant que vous pouvez espérer).
- Vous quittez votre boîte sans toucher votre bonus : négociez une prime de bienvenue pour compenser cette perte.
- Vous travaillez sur des cycles de vente longs : la prime de bienvenue est un moyen de minimiser le risque que vous prenez et de lisser votre rémunération.
- Vous comblez un poste-clé en urgence : face à une boîte qui recrute dans l’urgence et/ou avec difficulté, vous pouvez envisager un welcome bonus.
- Vos prétentions sont supérieures à la grille salariale de l’entreprise : pour des raisons d’équité envers les salariés déjà en poste, les employeurs préfèrent octroyer un bonus que de faire exploser votre salaire fixe.
Prime de bienvenue, combien je peux toucher ?
Difficile aujourd’hui de dire combien de nouveaux employés bénéficient d’une prime de bienvenue et leur montant. Les entreprises se montrent frileuses lorsqu’il s’agit de dévoiler ces informations.
Mais selon le profil du candidat, le bonus de bienvenue pourrait avoisiner les 3000 euros pour un bon commercial. Dans le capital-investissement, cela peut atteindre les 100 000 euros. En moyenne, comptez entre 10 000 et 30 000 euros si votre profil est très recherché.
Comment bien négocier sa prime de bienvenue ?
Le mieux est de préparer votre demande à l’avance.
Commencez par calculer votre rémunération actuelle en y intégrant :
- votre salaire fixe,
- la part variable,
- vos avantages en nature (téléphone, voiture, retraite, mutuelle, stock options, prise en charge des frais de crèche…).
À partir de cette somme, estimez vos nouvelles prétentions salariales pour négocier votre salaire à l’embauche. Si la proposition de l’entreprise est nettement en dessous de vos attentes, tentez de négocier une prime de bienvenue pour compenser l’écart.
Pensez à faire valoir votre manque à gagner en cas de départ anticipé de votre ancien poste, sans bonus ou autre rémunération variable.
Enfin, vous aurez plus de chances d’obtenir votre welcome bonus dans les secteurs qui peinent à recruter et qui le pratiquent déjà (BTP, informatique…).
L’aide à l’embauche, qu’est-ce que c’est ?
L’aide à l’embauche est un dispositif mis en place par le gouvernement français dans le cadre du “Plan de réduction des tensions de recrutement”.
Il s’agit d’une aide financière d’un montant de 8 000 euros maximum qui vise à favoriser le recrutement de demandeurs d’emploi de longue durée en contrat de professionnalisation.
Aide à l’embauche : pour qui ?
L’aide financière s’adresse à tous les employeurs de droit privé et les établissements publics industriels et commerciaux assujettis au financement de la formation professionnelle continue qui concluent un contrat de professionnalisation avec un demandeur d’emploi de longue durée.
Les salariés éligibles sont :
- ceux qui étaient inscrits comme demandeurs d’emploi en catégorie 1, 2, 3, 6, 7, ou 8 à la date de conclusion du contrat
et
- qui cumulent au moins 12 mois (365 jours) d’inscription en catégorie 1, 2 ou 3 au cours des 15 derniers mois.
Sont concernés les contrats conclus :
- avec un demandeur d’emploi de longue durée d’au moins 30 ans entre le 1er novembre 2021 et le 30 juin 2022 (pour les moins de 30 ans, c’est l’aide exceptionnelle à l’embauche de salariés en contrat de professionnalisation qui s’applique),
- avec un demandeur d’emploi de longue durée quel que soit son âge entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2022.
Elle est versée pour la première année d’exécution de chaque contrat de professionnalisation préparant :
- à un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau master ou ingénieur,
- à un certificat de qualification professionnelle,
- ainsi que pour les contrats expérimentaux conclus en application du VI de l’article 28 de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018.
Aide à l’embauche : quelles sont les modalités de versement ?
C’est Pôle emploi qui gère et suit la distribution de l’aide.
- Le premier versement a lieu le mois suivant l’attribution de l’aide puis tous les trois mois d’exécution du contrat.
- Les deuxième, troisième et quatrième versements sont effectués après expiration des sixième, neuvième et douzième mois d’exécution du contrat de travail.
- Les versements sont effectués après vérification de l’absence de rupture du contrat de travail ou de l’absence de suspension du contrat.
Les informations relatives au salarié et au paiement de son salaire sont transmises via la déclaration sociale nominative (DSN) ou sur la base des bulletins de paie transmis par l’employeur.
Quelles sont les démarches à effectuer ?
L’employeur transmet le contrat de professionnalisation qu’il a conclu avec un demandeur d’emploi de longue durée à l’Opérateur de compétences (OPCO) de son secteur d’activité.
Ce dernier instruit le dossier et dépose le contrat auprès des services du ministère chargés de la formation professionnelle.
Le ministère transmet ensuite le contrat de professionnalisation éligible à Pôle emploi.
Le rôle de Pôle emploi est de :
- vérifier que le salarié était bien demandeur d’emploi de longue durée à la date de conclusion du contrat de professionnalisation,
- notifier la décision d’attribution de l’aide à l’employeur,
- informer l’employeur des modalités de versement de l’aide,
- gérer le dispositif et le versement de l’aide à l’entreprise.
Le saviez-vous ? Glassdoor vous aide dans votre recherche du collaborateur idéal. Inscrivez-vous, c’est gratuit.
Peut-on encore bénéficier de l'aide à l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans ?
Dans le cadre du plan “1 jeune 1 solution”, les employeurs bénéficiaient d’une aide pouvant s’élever jusqu’à 4000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans.
Cette aide était disponible entre le 1er août 2020 et le 31 mai 2021 et pouvait être demandée jusqu’en septembre 2021.
L’aide n’est plus accessible et le dispositif de demande est désormais fermé.
Quelles autres aides à l’embauche pour les employeurs ?
Outre l’aide à l’embauche, l’État met en place d’autres aides spéciales :
- Recrutement d’un alternant
Prolongation de l’aide exceptionnelle pour le recrutement d’un salarié en alternance par le décret n° 2021-1468 jusqu’au 31 décembre 2022.
Conditions de l’aide :
- Signature d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation avant le 30 juin 2022, compris entre un niveau Bac+2 et un niveau Bac+5.
- Pour un contrat de professionnalisation, le salarié doit avoir moins de 30 ans à la signature du contrat, au 30 juin (la condition d’âge est supprimée à compter du 1er juillet 2022 pour les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis plus de 12 mois.
Montants de l’aide à l’embauche :
- Pour la première année du contrat signé jusqu’au 30 juin 2022 : 5 000 € pour un salarié de moins de 18 ans. 8 000 € pour un salarié d’au moins 18 ans.
- Pour un contrat signé à partir du 1er juillet 2022 : 4 125 € la première année, 2 000 € la deuxième année, 1 200 € la troisième année (et la quatrième dans le cas d’une personne reconnue travailleur handicapé).
- Emplois francs
Prolongation du dispositif d’aide financière “emplois francs” dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), prolongé par le décret n° 2021-1848 jusqu’au 31 décembre 2022.
Conditions de l’aide :
- Pour tout recrutement en CDI ou CDD d’au moins 6 mois d’une personne éligible résidant dans un QPV (demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi ou non et habitant dans un QPV).
Montants de l’aide :
- Pour un salarié à temps complet : 5 000 € par an, dans la limite de 3 ans, pour un CDI. 2 500 € par an, dans la limite de 2 ans, pour un CDD d’au moins 6 mois.
- Pour un salarié à temps partiel, le montant de l’aide est calculé selon le temps de travail.
- Emploi d’une personne handicapée
Conditions de l’aide :
- Signature jusqu’au 28 février 2022 d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation d’au moins 6 mois avec une personne reconnue travailleur handicapé pour une durée hebdomadaire de 24 heures minimum.
Montants de l’aide : 4 000 € pour un contrat d’apprentissage. 5 000 € pour un contrat de professionnalisation.
- Réduction Fillon de charges sociales pour les bas salaires
Conditions de l’aide :
- Cotiser au régime d’assurance chômage et embaucher le salarié en CDD ou CDI
Montants de l’aide :
- Réduction totale des cotisations patronales jusqu’à hauteur du SMIC puis réduction dégressive jusqu’à un salaire brut de 1,6 SMIC.
- Embaucher dans les Zones de Revitalisation Rurale (ZRR)
Conditions de l’aide :
- Être situé en ZRR et signer un CDI ou CDD de 12 mois au minimum pour un motif d’accroissement d’activité (dispositif valable jusqu’au 49ème salarié de l’entreprise).
Montant de l’aide :
- Réduction totale des cotisations patronales jusqu’à 1,5 SMIC puis réduction dégressive entre 1,5 et 2,4 SMIC pendant 12 mois.
- Embauche dans le cadre d’une nouvelle activité dans les Zones de Restructuration de la Défense (ZRD)
Conditions de l’aide :
- Être situé en ZRD et créer une nouvelle activité hors crédit-bail mobilier et locations d’immeubles à usage d’habitation.
Montant de l’aide :
- Réduction totale des cotisations patronales jusqu’à 1,4 SMIC puis réduction dégressive entre 1,4 et 2,4 SMIC pendant 5 ans.
- Embauche dans le cadre d’un développement d’activité dans les Bassins d’Emploi à Redynamiser (BER)
Conditions de l’aide :
- Être situé dans un BER (bassin de la vallée de la Meuse en région Champagne-Ardennes ; bassin de Lavelanet en région Midi-Pyrénées).
- Créer ou développer une activité industrielle, artisanale, commerciale ou non commerciale.
Montant de l’aide :
- Réduction totale des cotisations patronales jusqu’à 1,4 SMIC pendant 5 ans.
- prolongation d’exonérations
Enfin, les exonérations des zones suivantes ont été prolongées :
- AFR : zones d’aide à finalité régionale (AFR),
- ZFU-TE : zones franches urbaines-territoires entrepreneurs,
- ZDP : zones de développement prioritaire.
Employeurs, vous n’arrivez pas à recruter ?